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23/08/2018
Peut-on apprendre à sauver la planète ?
Le 26 juin dernier, pour fêter ses 25 ans, l'ISIGE MINES ParisTech organisait le colloque «Peut-on apprendre à changer le monde ?». Pour en débattre, l’Institut de formation et de recherche en environnement et développement durable avait convié de nombreux acteurs issus de multiples secteurs de la société.
Compte rendu.
Clément Fournier, Agathe Euzen et Pierre Assimon, à MINES ParisTech, lors du colloque organisé pour les 25 ans de l'ISIGE.
Faut-il être un « super héros » pour changer le monde ?
Il faut mobiliser de nombreuses compétences pour changer le monde et mettre en mouvement notre société vers un avenir plus juste et plus respectueux. Lesquelles ? Les définir était l’objectif de la table ronde animée par Clément Fournier d’e-RSE.
Agathe Euzen (CNRS – LATTS) a rappelé l’urgence de la situation. Il faut innover en restant connecté aux besoins du terrain.
Pour Hélène le Teno (Groupe SOS) tous les profils (défricheurs, gestionnaires, « cerveaux ») sont complémentaires et ont un vrai rôle à jouer, mais « il faut surtout avoir les épaules solides pour faire avancer les choses ».
Sur ce point, elle est rejointe par Claire Tutenuit (EPE) qui constate qu’il faut beaucoup d’énergie pour porter cette thématique en entreprise. Elle ajoute qu’il faut, bien sûr, de vraies valeurs et que, bien souvent, celles-ci naissent au contact de la nature, dès la plus tendre enfance.
Le développement durable, c’est aussi avoir à faire à beaucoup d’acteurs différents. Pierre Assimon (éco-organisme ESR) compare son métier à celui d’un chef d’orchestre veillant à garder une harmonie, une cohésion dans le dialogue avec toutes les parties prenantes : « il faut veiller à ce que chacun ne travaille pas dans son coin, mais que l’on avance tous ensemble ».
Enfin il faudra ajouter à toutes ces compétences la créativité, et, surtout, l’envie. Faut-il être un «super héros» pour changer le monde ? Probablement !
Comment former au développement durable ?
Nous avons peu de visibilité sur ce que seront les métiers du développement durable demain. Avec l’émergence du numérique et l’accélération des échanges, ce domaine d’activité change de jour en jour. Se pose alors la question de la formation :
Quelles sont les particularités des formations en développement durable ?
Les dernières innovations pédagogiques bouleversent-elles la manière d’apprendre ?
Pour apporter des réponses, un panel de professionnels du monde de la formation a échangé, au cours d’une deuxième table ronde.
Dorothée Lintner (Engie) a ouvert le débat en rappelant que Développement durable et RSE ne constituaient pas un sujet en tant que tel, mais bien une thématique à instiller dans toutes les formations destinées aux professionnels en activité.
Jérôme Maes (Cegos) constate le succès très limité des formations spécialisées sur cette thématique, proposées en entreprise. Manque de temps, d’envie ? Pour les professionnels souhaitant se former, on constate chez Cegos « qu’un module de 20 minutes semble déjà trop long ». Le numérique est ainsi d’une aide précieuse, car il réduit le coût des formations pour les entreprises et permet des innovations dans la manière d’apprendre.
Dans l’univers de la formation continue, le développement durable a toutefois le vent en poupe chez les jeunes diplômés, souvent très motivés par ces questions. Les cours magistraux ont beaucoup évolué et sont aujourd’hui accompagnés d’innovations pédagogiques permettant à l’étudiant d’être acteur de sa formation : Blended Learning, Design Thinking, classe inversée... Autant d’innovations proposées par l'association MakeSense destinée à promouvoir l'entrepreneuriat social, et la société Impact Campus.
Le « modèle » MINES ParisTech
À MINES ParisTech, Madeleine Akrich fait travailler les étudiants du mastère IGE sur le terrain, autour de controverses d’actualité. « Les étudiants se rendent compte de la réalité à travers le vécu. Souvent plusieurs visions s’opposent ».
Dans le mastère RSE-DD, on demande aux élèves de s’engager personnellement pour une thématique qui les touche, en allant sur le terrain avec des ONG, associations, etc. C’est un projet concret et porteur de sens.
De ces échanges ressort l’idée qu’il faut mixer les différents formats pédagogiques. Si les formats plus traditionnels comme les cours magistraux sont indispensables car ils permettent d’apporter de solides connaissances, leur forme a beaucoup changé. Et ils doivent être enrichis d’expériences de terrain ou bien complétés par des modules précis pour lesquels d’autres formats innovants sont plus efficaces.
L’ISIGE se passionne pour ces thématiques depuis 25 ans et les débats et riches échanges de cette journée anniversaire continueront de l’inspirer.
Point de départ d’une réflexion plus profonde sur l’enseignement du développement durable, l’institut organisera, à la rentrée 2018-2019, une consultation citoyenne (plus d’infos à venir rapidement).