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Informations pratiques
Philippe Blanc : « rétablir certaines vérités sur le photovoltaïque ».
Le rapport « Electricité : le devoir de lucidité », présenté par le Haut-Commissariat au Plan il y a quelques semaines, n’est pas conforme à sa mission « d’éclairer les choix des pouvoirs publics » .
Avec des arguments souvent biaisés, voire faux, sur les énergies renouvelables et le photovoltaïque en particulier, ce rapport éclipse un pan entier de cette filière énergétique, renouvelable et à faible empreinte carbone.
Le rapport évoque, pour le solaire, « un bilan carbone ambivalent » car le raffinage du silicium est énergivore et donc carboné. Cela est vrai mais valable pour tout composant d’un système énergétique. C’est pourquoi il est nécessaire de réaliser des analyses de cycle de vie pour évaluer, de manière systémique, les impacts environnementaux depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie.
Les analyses pour la filière photovoltaïque montrent une empreinte carbone faible, avec un temps de retour énergétique estimé à un ou deux ans suivant la localisation (cf. rapport de l'Institut Faunhofer), avec une évolution tendancielle à la baisse, du fait de progrès technologiques (cf. ouvrage de Romain Besseau).
Ainsi, l’énergie photovoltaïque fait incontestablement partie des modes de production à faible empreinte carbone, au même titre, entre autres, que les énergies nucléaire, éolienne ou hydroélectrique. Son empreinte carbone, déjà faible, peut-être réduite davantage par l’utilisation d’électricité décarbonée, comme permet de le calculer l’outil web du projet ADEME INCER-ACV. En ce sens, nous saluons le projet d’usine de panneaux photovoltaïques à Hambach en Moselle.
En plus de la question du bilan carbone, le rapport du Haut-Commissariat au Plan aborde le sujet, complexe, de l’artificialisation des sols induite par la consommation « de grandes superficies de terres arables ou boisées ». Cependant, le rapport omet d’ajouter que le déploiement du photovoltaïque peut tout à fait dépasser les objectifs prévus pour 2028 de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, tout en évitant cet écueil, notamment par l’exploitation de :
Un autre sujet présenté à charge pour le photovoltaïque est son intégration difficile au réseau électrique à cause de la nature continue de son courant. Les onduleurs permettent, de longue date, cette adaptation avec un rendement de l’ordre de 98%. Maintenant ils offrent des services au réseau électrique comme l’écrêtage actif (cf. article de R. Perez et B. Tournadre) ou la production de puissance réactive pour la régulation de tension.
Au-delà de l’empreinte carbone, les impacts environnementaux, nominaux ou risqués, relatifs aux écosystèmes, à la santé humaine et à l’utilisation de ressources au sens large sont également à considérer afin de réfléchir non seulement aux moyens et aux ressources pour la production d’énergie, mais aussi, en amont, aux moyens de moins –sobriété– et de mieux –efficacité– la consommer.
Philippe Blanc et Romain Besseau
> Accéder à l'analyse complète des chercheurs de MINES ParisTech : Note en réaction au rapport du Haut-Commissariat au Plan «Electricité : le devoir de lucidité» du 23 mars 2021
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