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Informations pratiques
Pierre Jouvelot : « En recherche, la sérendipité, c’est aussi déceler les points d’accroche entre les grandes thématiques de recherche et les intérêts personnels des individus ».
Pierre Jouvelot est ingénieur de Météo France, détaché comme enseignant-chercheur au Centre de recherche en informatique (CRI) de MINES ParisTech. Son profil est assez atypique. Après des études de physique, puis d’informatique, il obtient le diplôme d’ingénieur de l’École nationale de Météorologie. En parallèle, il décroche une maîtrise de physique à l’Université Pierre et Marie Curie et une spécialisation en informatique à Supélec. Après 10 ans de recherche dans le domaine du développement logiciel dans la droite lignée de son doctorat en informatique obtenu à l’Université Pierre et Marie Curie puis de ses travaux comme postdoctorant et chercheur associé au Massachusetts Institute of Technology (Cambridge, USA), Pierre Jouvelot décide de proposer un nouvel axe de recherche à Robert Mahl, alors directeur du CRI : l'informatique musicale. La musique constitue l'un de ses centres d'intérêt. « Je suivais des cours d’harmonie et de contrepoint (une discipline d’écriture musicale classique). Il y a d’ailleurs de nombreux musiciens à MINES ParisTech», relève le chercheur.
Un environnement favorable au sein de l’école d'ingénieurs et le fonctionnement bottom-up de l'institution ont facilité une telle évolution. Il n'en fallait pas plus pour convaincre Robert Mahl de le laisser se tourner vers cette thématique « exotique » aux applications variées.
Cette thématique a conduit au développement d’une plateforme d’aide à l’enseignement de la musique. Arezzo est un outil d’apprentissage à distance des bases de l’harmonie classique et du contrepoint. Depuis 10 ans, il est commercialisé par la startup Click’N’PlayMusic, qu'il a lui-même créée, en association avec un musicien professionnel. Arezzo utilise la représentation informatique pour aborder des concepts inhabituels aux musiciens débutants.
Avec une approche plus ludique, Pierre Jouvelot et son doctorant Guillaume Denis ont développé un jeu sérieux (Serious game en anglais). Sur le modèle de Guitar Hero, ce jeu pédagogique permet aux débutants en jazz de conserver leur motivation tout en acquérant rapidement les concepts de base de l’improvisation musicale.
La même approche se retrouve dans deux autres applications en musicothérapie développées lors de la thèse de Samuel Benveniste. MAWii permet aux enfants hyperactifs de profiter d’une méthode originale de communication utilisant les sons plutôt que la parole. Cette recherche a été menée en collaboration avec Edith Lecourt, de l’Université Paris Descartes, qui a initié cette approche inspirée de la psychanalyse. Les enfants ayant moins d’aisance que les adultes pour exprimer leur ressenti, la console de jeu vidéo Wii est l’interface proposée pour traduire des gestes en sonorités, qui sont autant de moyens intuitifs pour communiquer.
Ces ludicaments musicothérapeutiques peuvent être utilisés par les jeunes comme par des personnes plus âgées. Ainsi, autre exemple, MINDs, développé en partenariat avec les hôpitaux St-Maurice et Broca. MINDs est un karaoké simplifié grâce auquel des patients atteints de la maladie d’Alzheimer exercent leur mémoire. Le jeu leur permet d’entraîner leurs facultés cognitives de manière ludique. Il a surtout un effet renarcissisant avéré, car il permet aux malades de prouver leurs compétences et de reprendre confiance en eux.
Pierre Jouvelot attache beaucoup d’attention au développement personnel de ses étudiants en doctorat. Selon la même approche bottom-up qui lui a permis de changer de sujet au sein de MINES ParisTech, il permet aux jeunes chercheurs de développer leur propre thématique. Leurs deux derniers projets sont d’ailleurs tout aussi variés que le reste de sa panoplie. Le premier, le projet ANR ASTREE, concerne la préservation du patrimoine musical contemporain. Le second, en phase de démarrage, est le projet ANR FEEVER dont l’objectif est le développement d’un riche écosystème de programmation pour l’informatique musicale fondé sur le langage de traitement du signal audionumérique FAUST.
L’informatique musicale est un axe de recherche que l’on retrouve dans certains laboratoires étrangers (Stanford, Berkeley, Université de Maine), souligne le chercheur. Il n'en reste pas moins que la France a une forte légitimité dans cette discipline de niche. « Le vieux continent a une culture musicale riche. La France héberge l’IRCAM qui pèse lourd, aussi bien sur le plan culturel que sur le plan scientifico-politique ». L'école d'ingénieurs est fière de contribuer à son développement.
Article rédigé par Laurence Bianchini - MyScienceWork
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